Surnommée l’île du bout du monde, El Hierro est la plus authentique des îles Canaries. Réserve de biosphère depuis 2000, elle dévoile de nombreux points de vue sur des spectaculaires falaises à travers des belvédères appelés Mirador. En raison de sa petite superficie, El Hierro est idéale pour profiter de longues périodes à pied. Préservée du tourisme de masse, elle conserve ses trésors naturels : cône volcanique, champs de lave, forêts de lauriers sauvages et de splendides fonds marins. C’est l’endroit idéal pour s’évader de la routine quotidienne et se reconnecter avec la nature.
Préparer votre voyage pour El Hierro
Arriver sur l’île
Ryanair propose un vol chaque semaine vers Tenerife depuis Paris ou Bordeaux. El Hierro ne dispose pas d’un aéroport international.
Après trois heures d’avion, le trajet continue en bus jusqu’au port Los Cristianos afin de récupérer la navette maritime quotidienne jusqu’à El Hierro.
La place dans la navette peut être réservée à l’avance directement sur le site de la compagnie Armas.
Se déplacer
L’île dispose d’un réseau de bus, les guaguas, modernes et confortables, dessert les principaux villages. Les tickets s’achètent à l’unité à bord. Les horaires sont disponibles sur le site www.transhierro.com.
Climat
Bien que le soleil soit généralement de la partie, les alizées apportent quelques nuages qui diversifient les paysages. Le printemps est perpétuel. La température moyenne diminue rarement en dessus de 18°C . Il est toujours préférable d’avoir une veste ou un pull à porter de main.
Sécurité
Pendant cette semaine en solitaire, aucun problème rencontré. Je me suis sentie en sécurité. Lors d’une randonnée, j’ai pu retrouvé mon téléphone perdu grâce à une voyageuse.
Hébergement
L’expérience se vit en séjournant dans des casas rurales, appartement ou chambre à louer chez l’habitant. La proximité avec les propriétaires permet d’enrichir le dialogue avec les locaux.
J’ai choisi des hébergements dans les plus grands villages de l’île, Valverde et Frontera, pour accéder facilement à des gares routières et à des commerces de proximité. A chaque fin de journée, la randonnée se termine à proximité d’un arrêt de bus afin de retrouver mon hébergement.
Gastronomie
Le dessert le plus typique de l’île est le quesadilla, un gâteau en forme de fleurs à base de fromage frais.
Randonnée
Le GR 131 s’étend sur toutes les îles Canaries, donnant une continuité à la route européenne E7 qui part de la Hongrie et traverse, avec ses 4330 km, la Slovénie, l’Italie, la France, l’Andorre, l’Espagne et le Portugal.
La partie de la randonnée à El Hierro traverse l’île du Nord-Est, Tamaduste, au Sud-Ouest, Embarcadero de Orchilla, en 37,7 km, offrant des points de vue sublimes. La différence d’altitude est de 1 501 mètres, car elle commence et se termine au bord de la mer, en passant par l’élévation principale de l’île, le pic Malpaso. Les sentiers sont bien balisés.
De plus, il existe une variante du GR, le sentier circulaire, permettant de réaliser des balades dans les régions du Nord et du Sud de l’île. El Hierro propose un réseau de 15 sentiers comprenant 250 kilomètres de chemins utilisés traditionnellement par les habitants de l’île.
Conseils
Les bâtons de randonnées sont nécessaires, car les hauteurs des falaises sont de plus de 1000 mètres. Ils permettent de protéger les articulations.
Il faut prévoir suffisamment d’eau pour toute la journée car les fontaines ne sont pas potables. De plus, certaines régions sont dépeuplées de commerces et d’habitations. Donc, il faut prévoir pour s’alimenter aussi.
Les sentiers de terre volcanique sont caillouteux. Les chaussures de randonnées avec une tige haute sont les plus adaptés.
La crème solaire est conseillée. Certaines parties des balades sont en plein soleil. Avec les alizées, la sensation de chaleur n’est pas présente alors que l’indice uv est élevée. Dès le premier jour, j’ai fait l’erreur de ne pas en mettre.
Voici mon itinéraire de voyage.
Carnet de bord à El Hierro
Jour 1 – Tiñor
De Villa de Valverde / 11 km / +900m -530m
Le soleil commence à se lever à l’horizon et dévoile les contours de la Gomera. Il est l’heure de partir en randonnée. Le départ se situe à la capitale, Villa de Valverde. A la sortie de la ville, on suit les indications pour le sentier GR131. De cet endroit, le chemin descend jusqu’à Tamaduste. Le parcours alterne entre des routes goudronnées et des sentiers de graviers. On découvre les paysages aux couleurs tricolores contrastées de l’île : le bleu du ciel, le vert de la végétation et le noir de la terre volcanique. La garrigue est couverte de plantes succulentes.
A Tamaduste, une petite station balnéaire, la piscine naturelle aux eaux calmes et cristallines charme les passants. Sous un parasol du solarium, le lieu est idéal pour déjeuner et se reposer. On emprunte le même chemin pour l’ascension jusqu’à Villa de Valverde. Une fois arrivé en ville, le parcours passe devant l’Eglise de Santa Maria de la Conception, construite au 18ème siècle. C’est ici que la statue de la Vierge arrive tous les quatre ans lors de la Bajada, pèlerinage religieux populaire.
On quitte la capitale par la rue Casañas Frias pour poursuivre la montée vers la Montaña, au-dessus de l’étang de la Caldereta. Sur les hauteurs, le mirador de Tiñor termine le parcours.
Jour 2 – Frontera
De Tiñor / 16 km / +900m -530m
La journée commence à Tiñor, la plus petite ville de l’île, situé à 800 mètres d’altitude. Ce hameau pittoresque détient encore des maisons traditionnelles construites en pierre volcanique. On le traverse par un chemin pavé. Le sentier franchit un paysage de paturages et de forêts. On continue jusqu’à Saint Andres empruntant une partie de la route de l’eau. Ce parcours sur l’histoire de l’eau de 16km emmène les randonneurs à l’arbre Garoé. Il s’agit d’un arbre sacré des premiers habitants de l’île, des Bimbaches, utilisé pour recueillir de l’eau de la pluie horizontale. Les vents Alizés déchargent l’humidité de l’océan dans les zones d’altitude de l’île. Les gouttes d’eau de brouillard déposées sur les feuilles des arbres s’écoulent jusqu’au sol.
Après avoir parcouru 5 kilomètres depuis San Andres, on arrive dans un espace protégé de lauriers et passe par la Hoya de Fireba. Cette ancienne caldera d’explosion renferme un fond plat situé à 110 mètres de profondeur. Le mirador de la Llania permet de profiter d’un sublime panorama dans la vallée d’El Golfo et ses sublimes falaises.
La journée se termine par une forte descente jusqu’à Frontera à travers de forêts luxuriantes. Après avoir récupéré les clés d’un appartement pour plusieurs jours, le soleil se couche laissant une bouffée rose dans le ciel.
Jour 3 – Sabinosa
De Frontera / 16km / +1200m -1240m
La journée débute par l’ascension du Volcan de El Golfo où se situe le sommet le plus haut de l’île d’El Hierro avec une altitude de 1,501 mètres. Sur le parcours, une fontaine récolte de l’eau qui redescend de la roche.
Sur les six premiers kilomètres, la progression sur les falaises est laborieuse, très raide et les chemins sont caillouteux. Une pause à l’Ermita de San Salvador est nécessaire.
Une fois passé l’ermitage, le sentier continue sur les cendres volcaniques pour atteindre une vue incroyable au pic de Malpaso. Le cône volcanique, la caldeira et la mer à perte de vue est à couper le souffle. C’est un peu difficile mais ça valait le coup. Si vous avez l’occasion de visiter cette île, ne manquez pas de faire cette randonnée !
Ensuite, pour aller à Sabinosa, le chemin passe par la Réserve Naturelle de Mencafete, une forêt de lauriers endémique qui abrite de nombreuses espèces rares et menacées d’oiseaux, de reptiles et de plantes. Les grottes cachées abritent des chauves-souris et des chats sauvages.
A partir du mirador Piedra el Rey, on aperçoit au loin les habitations blanches de Sabinosa. Une raide descente en lacets jusqu’au village termine la randonnée.
De retour à Frontera par le bus, plusieurs visites sont possibles :
- l’écomusée de Guinea, qui conserve les édifices des premiers habitants et ceux construits par les colonisateurs
- El Lagartorio, le Centre de récupération du lézard géant d’El Hierro, le meilleur endroit pour découvrir cette espèce en voie de disparition dans son environnement naturel. Le lézard géant est l’un des symboles de l’île.
Malheureusement, ses deux établissements étaient fermés le jour de ma visite à cause des coulées de boue suite aux fortes précipitations de la nuit.
Jour 4 – Sanctuario de la Virgen de los Reyes
De Sabinosa / 15km / +860m -1100m
On continue l’exploration de l’île par l’ouest. Depuis Sabinosa, le chemin grimpe rapidement jusqu’au mirador du village. On est récompensés par des panoramas exceptionnels.
Puis, on rentre dans le parc de la Dehesa, une zone inhabitée réservée au pâturage sur un plateau à 900 mètres d’altitude. Le sentier mène au Sancturio de la Virgen de Los Reyes, la sainte patronne de l’île, consolation et vénération des habitants d’El Hierro. Les murs blancs entre les arbres, les grottes à proximité et la brume en font un lieu magique. L’histoire raconte que la Virgen de los Reyes a miraculeusement fourni de l’eau de pluie aux habitants d’El Hierro pendant l’une des pires saisons sèches de l’île. Depuis, tous les quatre ans et en son honneur, est célébrée la Bajada de la Virgen de los Reyes, la fête populaire de l’île.
À partir d’ici, le chemin descend pour rencontrer l’arbre le plus célèbre de l’île, la Sabina, une sous-espèce de genévrier endémique des Îles Canaries. En plus, cet arbre, tordu par le vent, est le plus beau et le plus vieil exemple de cette espèce dans tout l’archipel des Canaries.
Le parcours mène ensuite à la partie volcanique la plus ancienne d’El Hierro, ainsi qu’au belvédère de Bascos. Au fil des heures, les formations nuageuses prennent de l’ampleur et les rafales de vent s’intensifient. Le retour vers Sabinosa s’effectue rapidement.
Quand la randonnée se termine à Pozo de La Salud, la nuit commence à tomber. Cette station balnéaire est réputée pour soigner les maladies de la peau et de la digestion. La forte houle frappe les falaises. Un spectacle impressionnant avant que l’obscurité ne tombe.
Jour 5 – La Restinga
De Isora / 18 km / +400m -1200m
Dans l’Est de l’île de El Hierro, les maisons de pierre volcanique charment les visiteurs. La randonnée commence par le point de vue, Mirador de Isora, d’où l’on aperçoit les paysages de Las Playas, résultant d’un glissement de terrain géant.
De même, une vue plongeante sur le littoral et le Roque de La Bonanza, masse rocheuse de 200 mètres de hauteur émergeant de l’eau, ébahient les spectateurs. Tout d’abord, la première partie de la balade se réalise sur l’asphalte pour traverser le petit village de Tajace
Après, plusieurs kilomètres de routes goudronnées, on continue sur les sentiers à travers des bois de pins jusqu’au Mirador de Las Playas. Cette plateforme domine une baie semi-circulaire de 1500 mètres de pentes tel qu’un amphithéâtre naturel de verdure accompagné d’une vue à couper le souffle.
Ensuite, le parcours nous emmène à El Pinar, un village d’altitude de 800 mètres d’altitude dont sa région du même nom est couverte d’une vaste pinède.
A partir de là, le chemin descend le plus au sud de l’île, La Restinga, un petit village de pêcheurs. Réputée pour la plongée sous-marine et ses criques paisibles pour la baignade, elle propose une troisième option: visiter le musée sur l’éruption sous-marine de 2011.
Maintenant à vous de jouer pour planifier votre voyage et à profiter des merveilles cachées de l’île.
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