Le sentier de grande randonnée 10 ou GR10 est une grande traversée des Pyrénées de 1100 kilomètres sur le territoire français reliant l’Océan Atlantique à la mer méditerranée. Depuis Hendaye, le parcours s’éloigne de l’Océan pour découvrir les perles de la montagne : les villages basques typiques, les panoramas des points culminants et les produits du terroir.
Tout savoir sur le GR10
Transport
Les villes d’arrivée et de départ sont facilement accessibles en train. Depuis Bordeaux, un billet pour Hendaye coute 20 € par trajet. À partir de Saint Jean Pied de Port, le trajet jusqu’à Bordeaux vaut 35 €.
Difficulté
Le balisage rouge et blanc du GR10 est le même que toutes les grandes randonnées françaises. Malgré ce marquage, il est important d’avoir d’autres moyens d’orientation tel qu’une carte IGN, une boussole et un GPS.
Les journées de marche sont longues avec une durée de 5 à 7 heures. Si la randonnée s’effectue en autonomie, le sac à dos pèsera plus de 10 kg. De ce fait, une préparation physique est importante. En plus, l’accumulation de dénivelé s’approche les 1000 mètres d’altitude lors de certaines journées.
Période favorable
Le climat est idéal entre Mai et Octobre. Sauf, les mois de Juillet et Août sont déconseillés à cause de la surfréquentation des parcs du GR10. De même, les températures froides entre Novembre et Mai et l’arrivée de la neige ne permettent pas d’effectuer la randonnée dans de bonnes conditions.
Equipements
Premièrement, pour les journées pluvieuses, il faut prévoir :
- un imperméable
- un surpantalon
- un sursac
- des sacs étanches.
Afin de se couvrir du froid, un bonnet, une polaire, des gants et des chaussettes en laine sont indispensables. Un haut respirant, un short, des lunettes, une casquette et une protection solaire permettent d’être à l’abri de la chaleur et du soleil.
Deuxièmement, si vous souhaitez être en autonomie pour les repas, il faut un rechaud à gaz, des repas lyophylisés, des couverts.
Ensuite, pour le bivouac ou le camping, une tente, un matelas, un duvet, un drap de soie, une lampe frontale sont essentiels pour le campement.
Surtout, ne pas oublier les affaires de rechanges et les tongs pour la fin de journée.
Hébergements
Plusieurs possibilités sont disponibles en fonction du budget: camping, bivouac, gîtes et hôtels. Pour chaque journée, je recommande des hébergements et des lieux de bivouac sur le parcours du GR10. Par exemple, une nuit en camping coûte entre 8 à 10 € avec un accès à une prise électrique. Les gîtes et les hôtels valent 80 à 100 €. Cependant, pour juillet et août, les réservations sont nécessaires.
Budgets
Pour cette randonnée, les dépenses s’élèvent aux alentours de 500 €.
Le frais du transport aller-retour en train est de 60 € en bénéficiant de tarifs promotionnels. Pour l’hébergement, les dépenses sont de 250 €. Elles correspondent à un mixte entre des nuits en camping et à l’hôtel lors des nuits pluvieuses. Avec les repas lyophilisés et quelques repas au restaurant et des achats en épicerie, les frais sont 200 €.
Gastronomie
Pendant mon séjour aux Pyrénées Atlantique, j’ai dégusté des chipirons, aussi appelés calamars, le fromage Ossau Iraty et le vin d’Irouléguy. On aperçoit ses vignes dans les paysages de Basse Navarre. Sur les sentiers de la randonnée, de nombreuses brebis pâturent les étendues de verdure pour fournir ensuite du lait pour les fromages basques. Labellisé AOP et affiné pendant plusieurs jours, l’Ossau Iraty répond à une réglementation stricte.
La seule épice française AOC est produite dans le pays basque. Il s’agit du piment d’Espelette qui relève la saveur des plats.
De même, on retrouve régulièrement sur la carte des restaurants, la truite de Banka et le célèbre Jambon de Bayonne.
Approvisionnement
Dans les Pyrénées, l’eau est omniprésente. Par exemple, dans les ruisseaux et les torrents, une gourde filtrante permet d’obtenir de l’eau potable. Cet équipement devient indispensable. J’utilise des repas lyophilisés avec mon réchaud. Toutes les étapes n’ont pas de point de réapprovisionnement tel que Olhette et Biriatou.
Carnet de route du GR10
Première étape : D’Hendaye à Biriatou
Durée: 3h
Distance: 8km
Dénivelé: 200m/160m
Depuis la gare d’Hendaye, on rejoint la baie du fleuve Bidossia pour débuter la randonnée du GR10. Le chemin traverse les quartiers résidentiels puis des plantations agricoles, des champs de maïs et des sous-bois. De plus, la proximité du sentier avec des maisonnettes permet d’engager la conversation avec des locaux bienveillants.
Une fois passé sous l’autoroute par un passage souterrain, le bourdonnement incessant de la circulation s’estompe et laisse place à la quiétude du bruit du ruisseau. Encore une dernière montée, Biriatou pointe le bout de son nez. Cette première étape est courte mais elle permet de commencer le périple doucement. Cependant, le temps est pluvieux pendant toute la durée de la marche. Donc, la nuitée se fera au chaud à l’hôtel à l’abri de l’humidité.
Lieu de bivouac : Rocher des Perdrix, vue sur Biriatou et le littoral
Hôtel : €€€ Les jardins de Bakea, ancienne maison du 19ème siècle rénovée en hôtel de charme
Deuxième journée : De Biriatou à Olhette
Durée: 7h
Distance: 15km
Denivelé: +800m/-800m
Dès l’aube, le départ matinal permet de profiter des premières lueurs du soleil. La brume s’estompe peu à peu afin de laisser place aux paysages. Ensuite, le sentier du GR10 se poursuit sur plusieurs cols avant d’atteindre la frontière espagnole. Les panoramas défilent. Les premières approches avec la faune locale s’effectuent avec la rencontre des pottoks, petit cheval basque, puis, le vautour fauve.
Au col d’Ibardin, la route bordée de ventas permettent d’effectuer une pause pour se restaurer. Les ventas sont des magasins espagnols isolés proches de la frontière franco-espagnole. Ensuite, le chemin continue dans un décor boisé au bruit des ruisseaux. Avant d’arriver à Olhette, le dernier col, descargahandiko, bénéficie d’une magnifique vue sur la Rhune. En conclusion, cette journée de randonnée du GR10 dans des sentiers valonnés ne présente aucune difficulté hormis sa durée longue de marche.
Lieu de bivouac: Col du Descargahandiko, vue sur le sommet de la Rhune
Gîte: € Trapero Baita,15 places en gîte, possibilité de camper
Troisième journée : De Olhette à Sare
Durée: 5 heures
Distance: 9 km
Denivelé: +500m/-500m
La journée commence par une longue et raide montée jusqu’au plateau du Col des trois fontaines. Le sentier est caillouteux. Donc, la difficulté de marche augmente.
Au fil de l’ascension, les panoramas sur la côte basque se dévoilent. À partir de ce lieu, il est possible de rejoindre le sommet de la Rhune. Cependant, cet endroit du GR10 est très populaire. Par conséquent, cette forte fréquentation rassemble des coureurs, des randonneurs passionnés et des locaux : une belle occasion pour échanger sur nos expériences.
Le chemin se poursuit dans une forêt de conifères puis il traverse les rails du train de la Rhune. Rare chemin de fer à crémaillère, ce petit train permet de rejoindre le sommet à partir du col de Saint Ignace.
Ensuite, une longue descente jusqu’à Sare traverse un bois de châtaigniers.
Lieu de bivouac: Plateau des trois fontaines, vue plongeante sur Sare et la vallée
Hôtel: €€€ Arraya, hôtel de charme sur la place du village
Quatrième journée : De Sare à Ainhoa
Durée: 4h
Distance: 12km
Dénivelé: +200m/-150m
L’un des plus beaux villages basques, Sare, se situe au pied des sommets de la Rhune, de l’Axuria et de l’Ibanteli. Son fronton représente le lieu central du village. Il accueille les parties de pelote, les marchés et toutes les animations.
Ancien village de contrebandiers, les Basques franchissait la frontière d’un coté puis de l’autre pour transporter des marchandises et traversaient les cols.
Une cité remplie d’histoire
Tout d’abord, le sentier du GR10 commence sur la place de Sare pour prendre la direction du chemin médieval, une ancienne voie romaine pavée.
Ensuite, les chemins goudronnés traversent des zones de pâturages, d’élevage de moutons et des petits villages basques. On continue sur le sentier frontalier qui nous emmène dans les bois. La randonnée longe un ruisseau puis la nivelle. De plus, le bruit de l’eau crée une ambiance calme et apaisante.
Cependant, les bois cachent un moustique, porteur de la maladie de Lyme, la tique. Il faut penser à se couvrir et à vérifier sa présence sur le corps en fin de journée pour l’enlever le plus rapidement possible. Le sentier quitte la nivelle pour rejoindre la rue principale de Ainhoa.
Une belle rencontre
De plus, la partie de cette étape du GR10 se fait accompagnée d’une randonneuse passionnée, mère de famille qui effectue la marche à la journée, un instant pour prendre du temps pour soi, une bouffée d’air frais loin des obligations parentales ; un bel échange pour s’autoriser à sortir des modèles formatés.
En conclusion, cette journée est facile du fait d’un dénivelé faible. Le corps reprend des forces pour les étapes à venir. Ce moment, chargé d’histoire, initie l’esprit au voyage dans le passé.
Un coucher de soleil sur les hauteurs de Ainhoa, depuis la Chapelle de l’Aubépine, avec la Rhune en toile de fond clôture cette étape. Une ascension sur une large piste, mais très raide, s’accompagne de jolis points de vue.
Lieu de bivouac: Chapelle de l’Aubépine
Hôtel: €€€ La Maison Oppoca, le service bienveillant et le confort des chambres
Cinquième journée: De Ainhoa à Bidarray
Durée: 8h
Distance: 24 km
Dénivelé:+1100m/-1100m
Ainhoa s’est construit sur une rue principale bordée de belles bâtisses basques du 17ème siècle. Elles abritent, aujourd’hui, des commerces d’artisans, des restaurants et des hôtels. De même, on peut apercevoir la date de construction sur le dessus des entrées des maisons.
Après l’ascension de la chapelle, le sentier continue à grimper sur le mont Erebi. Le parcours du GR10 traverse plusieurs cols. Puis, elle longe en corniche sur le massif mondarrain pour arriver sur le col des veaux, zone de pâturage de vaches sauvages.
Ensuite, la progression arrive au point culminant de la journée, col de Méhatché, 716 mètres d’altitude. La suite de la randonnée se confronte à des passages raides en descente sur les falaises rocheuses du massif.
Si le temps est pluvieux ou une peur du vide apparaît, il existe la possibilité de prendre une variante jusqu’au torrent Bastan. Le parcours suit ce torrent. Un moment de quiétude au son du chant des oiseaux. Puis, le sentier s’enfonce dans les bois jusqu’à Bidarray.
En résumé, cette étape longue et difficile est épuisante. Je conseille de fractionner la journée. L’arrêt intermédiaire peut s’effectuer au Col des veaux pour la nuit.
Une longue discussion avec un basque balaye les préjugés. Sur les terres du Jambon de Bayonne, il s’est converti au véganisme et à ses vertus. Plus qu’un simple régime alimentaire, ce mode de vie appelle au respect de son environnement.
Lieu de bivouac: les berges du Torrent Bastan
Hôtel: €€ Barbera, située au coeur du village
Sixième journée : De Bidarray à Saint Etienne de Baïgorry
Durée: 7h
Distance: 17 km
Dénivelé:+1100m/-1100m
Le dimanche matin, le village est vidé de sa population locale. Deux écoles s’affrontent : les randonneurs parcourent des kilomètres dans les montagnes et les religieux partent à la messe. Une fois les activités matinales terminées, tout le monde se rassemble pour énumérer les dernières actualités circulant dans le village.
L’église Notre Dame de l’Assomption de Bidarray se caractérise par son clocher-mur et sa construction en pierres de gré rose. Son emplacement était destiné à un hôpital qui apportait un refuge aux pèlerins de Compostelle.
Une longue montée sur un chemin caillouteux attend le randonneur pour arriver au pic d’Iparla, 1044 mètres d’altitude. Une fois, arrivée au sommet, plusieurs randonneurs observent le sublime panorama sur 100 km.
Le parcours continue en crêtes afin de passer deux autres pics. La descente commence doucement au col d’Harrietta. Idéal pour une pause déjeuner, à l’ombre de l’orée du bois, ce lieu bénéficie d’une source d’eau naturelle à proximité.
Dans les bois, le chemin continue de grimper pour se retrouver sur les crêtes de la falaise puis sur le dernier pic Buztanzelhay, 1029 mètres d’altitude.
A partir de ce sommet, une longue et raide descente commence dans le vallon.
Ensuite, elle traverse un bois avant d’atteindre St Etienne.
Cette journée est fatigante. Il est possible de diviser l’étape en deux en s’arrêtant au col d’harrietta pour bivouaquer ou de descendre à partir de ce col à Urdos.
Lieu de Bivouac: Col d’Harrietta
Herbergement: € Camping municipal
Septième journée: De Saint Etienne de Baigorry à Saint Jean Pied de Port
Durée: 6h
Distance: 18 km
Dénivelé:+950m/-950m
Tout d’abord, la journée commence par la visite de Baigorry. Ce petit village basque regorge de bâtiments historiques. Datant du 1661, le pont romain, un édifice en pierre, reliait deux quartiers.
A partir de ce pont, le sentier traverse des zones pastorales et des passages boisés. La lumière douce du soleil transperce l’ombre des arbres. Ensuite, le chemin se poursuit en corniche sur le mont Oylarandoy. La brume se confond dans les paysages et crée une atmosphère théâtrale. L’importante montée continue jusqu’au sommet du Monhoa, 1021 mètres d’altitude.
Ensuite, la descente sur l’arête de la montagne offre de multiples points de vue. Puis, le parcours continue en descente douce en lacets jusqu’au village de Lasse.
La fin de la randonnée se termine par une route goudronnée jusqu’à St Jean Pied de Port.
Lieu de Bivouac: Camping municipal
Herbergement: €€€ Résidence Pierre et Vacances, studio bien équipé
Huitième journée: Visite de Saint Jean Pied de Port
Entourée par ses remparts, la ville médiévale est accessible en traversant de belles portes historiques en pierre.
Dès le lever du soleil, la visite commence dans la brume. Les écoliers se dirigent vers la Citadelle. En effet, elle abrite le collège. Mais, la partie extérieur du parc reste ouverte au public. Ce monument est érigé sur une colline et profite d’un joli panorama sur la ville et ses vallées.
En foulant les pavés centenaires, les pèlerins terminent la partie française du chemin de Compostelle. La prison dite des Evêques permet d’avoir plus d’information sur cette grande randonnée.
Malgré l’éruption de nombreux magasins touristiques, l’artisanat reste encore présent : un atelier de potier, une boutique d’espadrilles cousues main et une galerie d’artisans.
Bonnes adresses du GR10
Coup de coeur boutique : Fabrika Garazi, galerie pour découvrir des artistes et des artisans du Pays Basque
Coup de coeur restaurant : Kortxo, situé au coeur du bourg de Baigorry, des plats basques raffinés et savoureux
Bibliographie
Site de l’Office de Tourisme En Pays Basque
Topoguide Pyrénées Occidentales GR10
Site de référence dédié à la Grande Randonnée MONGR
Pour découvrir le Pays Basque autrement, cliquer ici
Cheers!